Ça s’est passé cet été mais je n’arrive à le raconter qu’aujourd’hui. Va savoir pourquoi. Moi qui prônais il y a quelques semaines la transparence et qui voulais échanger avec vous sans filtre sur la vie de maman, la VRAIE… j’ai failli ne pas vous raconter ça.

Mais je crois aussi qu’il m’a fallu trouver les mots, pour moi-même d’abord, pour comprendre, pour digérer… trier les émotions pour les restituer clairement, avec justesse. C’est important la justesse dans ces moments-là.

Tu te souviens de cet article ? Et bien je peux lui donner une suite.

C’était pas vraiment pour de vrai. Plutôt comme on joue à « t’es pas cap » ou comme on trempe un orteil dans l’eau pour savoir si elle est bonne.

*Tchiin*

« Il fait beau, c’est l’été, on est bien hein… allez t’sais quoi, on l’oublie pour les vacances, on verra bien ce qu’on fait à la rentrée. »

Et donc on l’a oubliée, chaque soir, pendant 1 mois. Pour voir hein. Bref t’as compris. T’as compris qu’on osait pas mais que par un stupide jeu entre le 3ème et le 4ème verre de sangria on arrive à désamorcer pas mal de trucs.

Un mois après, pendant nos vacances à la mer, elles ne sont pas venues. Je le savais depuis deux jours qu’elles se pointeraient pas. Je l’avais senti. Ya des trucs comme ça, hein…

Donc j’ai vérifié, et donc c’était bien ça.

Le lendemain, sur la navette maritime, je lui ai donné l’info. Ses yeux pouvaient pas être plus gros qu’à cette minute-là, perdue entre Saint Jean de Luz et la baie de Socoa.

On a passé 2 jours abasourdis, genre vraiment. Quand la bonne blague devient d’un coup vachement plus sérieuse. Et puis d’un coup aussi le soleil s’est levé et avec lui la confiance et la joie. Sur la route du retour des vacances se dessinaient quelques jolies esquisses d’un avenir à quatre en mode coton et confettis.

Et puis deux petits jours plus tard, la nuit venue. Stupeur et tremblements, douleur et saignements : la jolie surprise a disparu.

Le destin nous a dit qu’il fallait pas déconner non plus hein, que le coup du bluff c’était mignon mais que ça n’allait pas tenir pour cette fois les gars. Quelques filets de larmes et une nuit blanche un peu difficile.

Et puis le soleil s’est levé, encore. Il nous a réchauffés un dimanche durant de ses derniers rayons d’été. On était un peu blessés, j’avais les yeux un peu rougis. Mais une chose surpassait tout cela. Une chose que nous n’attendions pas. La sérénité. Et la certitude. Cette nuit-là on ne s’est jamais autant aimés, au coeur de cette situation si minime et si délicate à la fois. Et ce matin-là on n’a jamais été aussi sûrs de nous. Une nuit aura suffi à effacer 3 ans de doute.

On va se laisser le temps, on n’est pas encore tout à fait prêts. On profite de cette période à trois qui est pleine de jolis moments après cette rentrée toute en émotion… notre fils est une boule d’amour, de vivacité, d’humour et de bienveillance. Mon Dieu qu’est-ce que je l’aime. On verra quand on sera prêts. L’année prochaine je pense. Je crois que j’en suis sûre. Nous sommes sûrs. Mon dieu qu’est-ce que je les aime.

#laféesait