Bonjour,
Je souhaite partager mon histoire avec vous toutes et tous.
Le 19 décembre 2017, la merveilleuse nouvelle est arrivée : après 4 ou 5 mois d’essais « BÉBÉ 3 » ce petit test de grossesse laissait apparaître un très beau +++. J’en étais folle de joie, tellement heureuse. Je savais que tu étais là et je me sentais tellement bien…
Les 3 premiers mois étaient compliqués : fatigue, nausées, brûlures gastriques, hormones au taquet… Enfin peu importe ce que j’avais, tu étais là, présente et j’en étais plus que ravie. Ton papa était lui aussi très content, nous nous sommes mis d’accord : fille ou garçon, il allait avoir la surprise pour son anniversaire ! Tu étais prévue pour le 19 août, comme ton papou d’amour. On peut pas rêver mieux.
Les mois se suivent, grosse fatigue, grosse anémie en fer… mais tout va bien, tu grandis bien, tu as un beau poids, ma grossesse se passe à merveille.
T1 ok
T2 ok mais je trouve que la gyneco reste très longtemps sur ton petit coeur, 5 minutes passées…
T3 ok mais idem que la T2
J’en parle à ton papa, on se dit que c’est sûrement normal au moins ils vérifient que tu soies en bonne santé. Entretemps j’apprends que tu es une fille et je vais pouvoir te donner ce prénom qui pour nous était si parfait : JULIETTE.
Je suis sûre que tu l’aurais adoré à ton tour, oui oui tu as le plus beau des prénoms, pour la plus belle des petites filles. Luca et Louise sont contents et t’attendent avec grande patience et bienveillance… A ma grande surprise pas de diabète, une grossesse merveilleuse avec une prise de poids très correcte. On peut pas rêver mieux… tu bouges, tu es pleine de vie.
Et j’étais pleine d’espoir pour toi, pour nous, pour notre vie à 5 qui allait bientôt commencer.
Bon comme j’ai déjà eu 2 césariennes, ils te prévoient en césarienne aussi le 2 août 2018 c’est plus simple et moins dangereux … bon d’accord.
L’hôpital prend le relais suivi grossesses nickel, je fais des perf de fer pour remonter mon hémoglobine car j’étais très fatiguée et n’avais plus beaucoup de fer pour toi et pour moi. Alors je prends soin de nous mon amour.
Je continue à travailler mais tout va pour le mieux, 2 monitos par semaine avec un coeur qui bat la chamade, un bébé parfait, tu n’arrêtais pas de bouger ! Dès le réveil je sentais tes petits coups de pied, c’était si agréable nous t’aimions déjà tellement. Tu réagissais quand papa me touchait le ventre ou quand il te parlait, c’était magique, j’adorais.
Bon on se décide enfin à tout organiser à la maison pour ta venue.
Le 28 juin nous fêtons nos 4 ans de mariage
Le 3 juillet ton frère et ta sœur partent en vacances chez maminou
Le 4 je me repose et continue à tout préparer
Le jeudi 5 juillet au matin je me réveille et ne me sens pas de bonne humeur, je ne t’ai pas sentie bouger à mon réveil, je me suis dit que tu devais faire dodo. Un peu plus tard je demande à ton papa de venir te stimuler, sans réponse de ta part.
Je commence à m’inquiéter… j’envoie un message à la sage femme qui me répond de suite que ça nécessite une visite aux urgences ! Prise par de grosses contractions, je me décide alors à prendre ma voiture et à aller à l’hôpital. Pendant mon trajet à l’hôpital, je sens que les contractions se calment, je touche mon ventre et à partir de ce moment là j’ai senti que c’était fini. Les larmes coulent…
À ce moment-là, tu es devenue mon ange. Je ne sais pas comment j’ai fait pour arriver à l’hôpital en conduisant une voiture les yeux plein de larmes et ne voyant rien ou presque ! Mais j’y suis arrivée, sûrement grâce à ta force. Arrivée au service maternité en pleurant avec une peine et un ressenti de maman… Ils me prennent en charge. Une sage femme (Odile) me fait un monito et ensuite elle me dit d’attendre, qu’elle appelle la gynéco… Ils arrivent à 3 dans la salle, essaient de trouver ton petit coeur palpitant mais ne trouvent rien… La main de la gynéco serre la mienne et là j’ai tout compris.
L’enfer commence. La terre s’écroule, mon coeur pleure, ma voix hurle.
J’étais pleine de tristesse, de peur, de questionnements : pourquoi moi, pourquoi toi, pourquoi nous ?
On m’explique comment ça va se passer… j’écoutais sans être présente, mon coeur et ma tête se sont arrêtés.
Tout allait bien, tu étais parfaite. Et du jour au lendemain plus rien.
Mais pourquoi ? Mon Dieu pourquoi ?
Ils appellent mon mari, il arrive dans les 10 minutes qui ont suivi. Et là on me dit il va falloir accoucher par voix basse ! Voulez-vous la faire autopsier ? Ma tête ne comprend plus rien, j’ai les yeux remplis de peur, je portais la vie et maintenant je porte la mort.
Il n’ était pas négociable d’accoucher par voie basse… Je leur ai demandé une césarienne, la négociation était compliquée… mais j’ai eu ma césarienne… Mon pilier, mon mari, était à mes côtés. Je me sentais tellement impuissante.
Le vendredi 6 juillet à 8h on me descend au bloc. A 8h40, Juliette est née sans vie. Mon ange venait de rejoindre le paradis. J’ai pu passer 15 minute avec elle avant qu’elle ne parte à Montpellier pour l’autopsie… Ma grossesse s’est finie comme ça. Avec une sensation de frustration, d’être incomplète… une partie de moi me manque et me manquera toujours…
Depuis le 6 juillet je suis triste, je suis perdue, mon coeur de maman pleure.
Je pensais être forte mais au final pas du tout. J’aimerais que mon histoire soie partagée. Je veux que Juliette voyage par ce témoignage.
Merci à tous d’avoir pris le temps de lire notre histoire.
Mon amour, Juliette, je t’aime.