Durant l’été 2010, j’ai rencontré un type à une soirée « Flower Power » dans un club dont le concept était d’avoir les pieds dans le sable. Une amie en commun nous a présentés : il m’a trouvée hautaine et snob, je l’ai trouvé trop fêtard et sûr de lui (et en plus il avait une 206 CC…). Bref ce soir-là, y avait pas que les pieds qui étaient ensablés.
Neuf ans après, je l’ai retrouvé un samedi matin qui attendait sur le parvis de la Mairie : la mariée était un poil en retard, et la mariée c’était moi…
J’ai mis un mois à atterrir, et encore, je plane encore. Mais maintenant je peux te raconter, parce qu’avant ça c’était si fort dans ma tête et dans mon cœur que je pouvais pas. C’était une belle journée, mais c’est au delà de ça : c’est aussi quelque chose entre lui et moi, c’est aussi un symbole, une nouvelle phase de vie, un nouvel élan et puis des souvenirs, des sensations, des flashs inoubliables.
Bref, venons-en directement au moment où on boit des shots de rhum avec mes témoins chez le coiffeur (bah quoi ?).
(Oui je lui avais confié mon angoisse pré-union et il a conclu à une seule solution possible : me faire goûter son alcool maison pendant la préparation beauté. Écoute-moi bien : ça marche.)
Ce matin-là, pendant que l’homme et les enfants se préparaient en famille, j’ai donc retrouvé mes témoins d’amour au salon… Derrière les regards qui brillaient, les rires un peu nerveux et les blagues approximatives, se cachait une belle dose d’amour et d’émotion, je te le dis. Et entre deux coups de peigne, histoire de célébrer tout ça, on a donc eu droit à des shots de rhum fraise… Tu vois la scène des Bronzés font du ski dans le refuge ? Voilà.
Mais, mais, mais… entre les rigolades et notre photographe qui avait une nouvelle idée de photo toutes les secondes, c’est tout naturellement que nous sommes retrouvées magistralement EN RETARD pour rentrer nous changer à la maison.
(« Je vous l’avais dit, bordel !! Putaaaaainng, j’y crois paaas… » éructait au volant l’une de mes deux témoins que je ne citerai pas)(indice : c’est la plus vulgaire)
Bon effectivement en arrivant quand tu croises tes voisins qui partent justement à ton mariage, tu te dis que t’es légèrement dans la merde… Mais tiens-toi bien mon amie, on s’est métamorphosées en 7 minutes, entre 11h20 et 11h27 (oui, peut-être que le mariage était à 11h30 à la Mairie… mais c’est plutôt large 3 minutes pour y aller, non ?). Je ris quand je repense à notre ami chauffeur qui voyait défiler les minutes dans la voiture de la mariée : en position de départ, moteur tournant et portières ouvertes, et lui en sueur qui appuyait compulsivement sur le bip du portail pour qu’il reste grand ouvert… le pauvre !
Bref, mes témoins étaient belles comme des anges, mais rock & roll les anges, avec leurs robes à fleurs et leurs blousons en jean… (oui j’ai découvert leurs tenues ce matin-là, la confiance t’as vu…)(tout comme j’ai découvert en même temps mon beau bouquet)(ça en fait des parenthèses hein) Et moi j’étais enfin prête, et puis heureuse, stressée, pressée, fatiguée, excitée et totalement perchée…
Et puis on est partis à la Mairie. Légèrement en retard donc.
J’ai réalisé en voyant le parvis au loin : le moment, l’enjeu, le temps passé, les épreuves, les naissances, la puissance de notre amour, le chemin parcouru…
Nous avions décidé que ces retrouvailles se feraient en petit comité, on voulait ce moment pour nous, comme une parenthèse, un sas de décompression avant le partage et la communion avec tous. Mon amoureux avait fait rentrer les invités dans la salle des mariages et il m’attendait là, sur le parvis, avec ses témoins (sa sœur et son cousin). Ce moment a été très fort. Je crois que nous avons tous pleuré. Pleuré le moment, l’amour, les absents.
Puis ce fut le moment de l’entrée dans la salle.
Spoiler : on a continué à pleurer.
La chanson de notre entrée c’était « Somewhere only we know », la version de Lily Allen… c’est un bijou de douceur et d’amour, c’est aussi un bon oignon haché à 2cm des yeux pour les invités d’une mariage sache-le, car ils ont tous versé leur petite larme, on est pas peu fiers. Côté mariés c’était encore pire, soyons honnêtes. La cérémonie fut belle, simple et chaleureuse. L’adjointe au maire adorable. Les témoins de merveilleux soutiens.
Au moment de sortir de la Mairie, bizarrement on nous a beaucoup retenus. Mais genre beaucoup. Je t’assure qu’une petite quarantaine d’invités si ça veut pas que tu sortes… ben tu sors pas. Et pour cause…
C’est pas moins de 6 Mini qui nous attendaient sur le parvis pour nous faire une haie d’honneur. Les Mini Austin, tu sais, ces petits bolides à la bouille d’amour… Le rêve de mon homme. Son rêve de gosse, son rêve d’adulte, son rêve d’une vie. Son témoin avait mobilisé une association de passionnés… L’adjointe au Maire a exceptionnellement accepté de passer outre la règle, les laissant investir l’esplanade.
En sortant, on a ouvert les yeux et la bouche en grand, on a crié et on a encore pleuré. On a dit MERCI, pour tant d’amour, pour tant de générosité. Et bizarrement, merveilleusement, au même moment le soleil est apparu d’un coup, très fort, c’était incroyable. Sûrement ma belle-mère qui nous faisait signe de là-haut…
Mon homme et moi, notre fils ainsi que certains proches, avons eu l’immense chance de monter dans ces beautés pour rejoindre le lieu de la fête. C’était génialissime, hors du temps, inoubliable. On était comme des enfants dans ce convoi complètement barjo…!
Le reste de la journée s’est très joliment bien passé, dans l’esprit qui nous tenait à cœur, comme un déjeuner en famille. Le lieu de la fête était une bâtisse toulousaine magnifique en briques, parfaite pour de petits événements familiaux. Des chiliennes étaient disséminées dans le jardin. Un photo booth attendait les invités contre la bâtisse. L’apéro était conséquent avec un punch fait maison par mon homme, une immense tablée, un délicieux déjeuner, des mignardises avec le café… Beaucoup de rires, des cadeaux, des jolis mots, et un DISCOURS. Celui de mes témoins, de mes alliées, de mes amies. Elles ont fait rire et pleurer 40 personnes, voilà. Elles m’ont offert un cadeau inestimable rempli d’amour, de poésie et de justesse… j’ai gardé le papier tout corné de leur discours comme un talisman, je le garde dans une boîte près de mon lit.
J’ai encore beaucoup de choses à dire sur ce jour si précieux. J’ai aimé, j’ai ri, j’ai laissé passer les micro déceptions et crispations. J’ai aussi fortement ressenti le besoin d’être connectée à mon homme. On est parents, on est membres de familles, on a des amis… mais ce samedi-là on était surtout et d’abord notre propre priorité. On le sentait très fort en nous. On voulait profiter de chaque seconde avant de replonger dans notre quotidien. C’est un des précieux enseignements que nous a rappelé peu avant notre ami et photographe Trezors Photography. Je le remercie tellement… pour ses mots, pour sa philosophie, et pour ses clichés simplement sublimes, à la fois authentiques et replis d’une émotion dingue. Si vous cherchez le photographe de vos rêves, c’est lui, à n’en pas douter.
Ce mariage c’était quoi ? C’était nous, avec les moyens financiers du moment, avec un déco chinée chez Maisons du Monde, Etsy, IKEA, Centrakor et dans le jardin du domaine. C’était 40 personnes, et c’est de beaux souvenirs. C’est surtout notre duo, un duo qui a savouré sa journée et toujours nous qui, le soir, nous sommes arrêtés en tenue de mariés à la pizzeria du quartier et avons couché nos loulous de la même façon. C’est mon homme qui trimait à 22h pour défaire les 2000 boutons de ma robe. C’est aussi un témoignage de notre histoire, avec des hauts et des bas, des combats gagnés et des défaites. Le mariage en soi n’était pas un graal, ni pour moi ni pour lui. C’était plutôt une étape naturelle après ces 9 ans d’aventure. Une très jolie chose d’ailleurs, qui restera en nous longtemps.
Même après ça, je ne suis toujours pas certaine que notre couple soit fort. Je pense que nous sommes endurants, résistants… ça oui, et surtout que notre amour est très grand. Le mariage ne nous garantit rien, notre quotidien n’a pas changé, mais il y a quelque chose de plus entre nous, comme un engagement supplémentaire qui dit « après 9 ans de vie commune, 2 enfants et moult périodes de hauts et de bas, je m’engage à t’aimer encore et à te chérir, à tout donner pour notre amour et notre foyer, et accessoirement… je t’aime, bordel ».
Allez, bisous.
Comment
Incroyable !! Je pensais étonnamment à ma ville d’enfance en lisant votre article. Et là je vois la photo !!! Mairie de Colomiers !!!
Très bonne continuation,
Une toulousaine mariée depuis une semaine.