Bon je te préviens on va être dans le mielleux là, limite dans l’utopique, mais bon… c’est un petit billet qui n’était pas prévu et qui prouve que JE VIEILLIS, c’est tout… ahahaha.
Ça a commencé avec ces histoires de « les filles elles sont moins fortes» et de « ça c’est pour les garçons » à l’école… je suis pas une activiste mais je sais pas pourquoi ça m’a passablement agacée et je peux te dire que ils m’ont entendue les footeux en culotte courte de l’école.
Je suis revenue en pondant un post un peu désespéré en mode « bon sang les gars je me casse le coccyx à transmettre à mon fils l’idée que les filles sont d’égales valeurs que les mecs alors faites un effort dans vos maisons, parce que si vous continuez à leur dire des conneries crômagnonesques on va pas s’en sortir ».
Et puis ça a continué ces dernières années, au fil de ma maternité et de ma vie de femme, je supportais de moins en moins les remarques un peu misogynes, et j’ai commencé à être vraiment touchée par certaines histoires, certaines vérités, certains drames. J’ai osé regarder en face les faits : le nombre de personnes qui dorment dehors et qui aimeraient en sortir, le nombre de féminicides et de femmes et d’enfants violentés, tout simplement. J’ai pris un peu cher, j’ai pensé à mon fils qui deviendra un compagnon et à ma fille qui deviendra une compagne, alors j’ai refermé le livre des horreurs en me promettant par contre d’essayer, dans un futur par si lointain, de faire ma part.
Ça veut dire quoi « faire sa part » ? Tu connais la légende du colibri ? Tape sur Google tu vas voir… Alors voilà, faut que je fasse ma part sinon je crois que je le regretterai. Tu vois par exemple dans 2 ans on va changer de maison (trad : quand on aura plus la nounou et les couches à payer hein), les enfants auront un peu grandi, et je vais agir. Oui parce que je sais pas toi mais j’ai longtemps été dans la catégorie des râleurs : « Quewaaaa ? Mais que fait le gouvernemeeent ?! » On est bien d’accord qu’il a fondamentalement son rôle à jouer hein. Mais pas que. Oh lala pas que. Parce que déjà si chaque personne faisait un truc… ben on aurait déjà un peu le cul sorti des ronces. Oui madame.
Alors donc je fais mon cheminement, je dis pas qu’il est bon, mais je tente de creuser cette idée. Je veux faire ma part, aider, rester vigilante, proposer mon aide, approcher une assoc, proposer une chambre si besoin pour quelques temps (oui parce que quand elles décident enfin de partir, comme on dit, avec enfants, valises, cartables, doudous et quelques jouets… elles vont où les mamans qui n’en peuvent plus de se faire taper dessus ?), bref d’agir dans la mesure de mes possibilités. Bientôt. Parce qu’en fait très clairement ça me bouffe de rien faire tu peux pas savoir… regarder les actus, me lamenter quelques minutes et puis attraper une casserole et aller chercher les cordons bleus. Je vieillis tu crois ? C’est peut-être ça, peut-être que ça joue oui. Je passe de « nana assez tournée sur elle-même histoire de bien se protéger » à « nana qui n’en peut plus de ne rien faire pour les autres », en quelques années. C’est peut-être aussi ce blog qui m’a changée… certainement même.
Et puis tu sais quo, j’ai jamais été aussi sûre que l’éducation est purement et simplement la clé, les gars. S’occuper du problème à la source. Pour réduire le nombre de mecs violents des prochaines décennies, si on s’occupait des enfants qu’ils sont aujourd’hui ?
Regardons les stats : qui tue, vole, agresse, violente en grande majorité ? Les hommes. Pourquoi ? Je saurais pas dire la part d’innée ou d’acquis… Peut-être parce que leur éducation est basée sur l’action, la violence, la compétition…? Qu’on leur serine qu’ils sont des bonhommes virils et que les filles elles jouent à la poupée : « Ça pleure pas les ptits gars ! Eh t’es un mec ou pas ? Voilà t’es un bonhomme ok ? Alors tu leur montre à tous qui c’est le patron ! » Et puis y’a les hormones, le physique, c’est quand-même lui qui pénètre hein. C’est très symbolique ça aussi.
L’autre jour mon collègue qui est aussi encadrant de jeunes à l’escalade m’a dit « non mais t’as raison, hier soir j’ai réalisé que je poussais vachement plus les mecs que les nanas pendant les exercices et les montées… j’hallucine… faut que je change ça » Et oui on est tous un peu formatés mon coco, t’es pas le seul tu sais. Mais c’est cool que tu le remarques et que tu veuilles changer ça. (accessoirement il m’a aussi dit qu’effectivement dans la boîte les nanas étaient pas aussi bien payées et considérées que les mecs mais ceci est un autre sujet)
Élevons nos gosses dans le respect mutuel, l’égalité de traitement, l’équilibre et la bienveillance. Finalement si quelqu’un a les clés du truc, c’est bien nous : nos garçons deviendront des mecs biens. T’en penses quoi ? Ça se tente je pense…
En fait (attention là j’attends le summum du gnangnan…) je pense que notre génération peut avoir un grand rôle à jouer. On est la génération consciente : on sait ce qu’il se passe, on connaît les enjeux et les limites, on sait ce que les précédentes générations ont laissé comme trace. Je me trompe peut-etre hein, les cours de sociologie datent un peu… Mais si on s’organise bien on pourrait éradiquer une partie de la connerie humaine en quelques décennies et faire chacun un peu notre part en étant présent pour des personnes comme toi et moi qui sont clairement dans un état d’urgence et de besoin. C’est nul ce que je dis ? J’ai l’impression que c’est nul et hyper vrai à la fois… c’est super bizarre.
Bref voilà, je me prépare à faire ma part. Pour me sentir mieux, utile. Pour tendre la main parce que je me dis que si un jour j’en ai besoin j’espère qu’une proche ou qu’une voisine me tendra la main à son tour. Je connais pas encore la façon mais je crois beaucoup en la théorie de la cascade : si je fais du bien autour de moi, ces personnes feront de même de leur côté auprès d’autres personnes, etc. Ok je touche le fond de la miellitude. J’arrête, promis !
#laféeveutêtreutile
3 Comments
J’ai pas de p’tit gars. Si j’avais eu, je lui aurais transmis tout le tralala du respect des femmes, les valeurs, l’égalité mais aussi leur vulnérabilité … i
Il y a 10 ans, j’aurai pu faire partie de la liste noire feminicide. Ma grande fée et moi avons affronté la tempête. Alors j’ai bossé comme une dingue pour lui transmette autre chose … ne jamais montrer sa peur, ne jamais dépendre financièrement d’un homme, toujours rester digne, toujours rester confiante et puissante, et par dessus tout conserver son humanité et sa tolérance . Elle a 18 ans, pas de chéri mais de bons amies. Elle dit qu’elle s’aime pour deux. C’est fort ça quand meme…Elle est courageuse et forte et surtout elle est libre, sans filtre. Elle pense alors elle dit. Elle est heureuse quoi. On peut y arriver. Chacun à son échelle. T’es comme le bon vin La fée ! Tu vieillis bien 😉
Et pis moi …je t’aiderai si t’avais besoin 😉
J’ai envie de t’envoyer un semi remorque d’amour.
[…] a commencé avec ces histoires … Lire l’article complet Like (0) À propos de l’auteur : La fee fatiguee Dans le royaume des fées 2.0, je suis […]