(là tu te dis la meuf a perdu la tête)
Alors pour que tu me comprennes… je vais te raconter pourquoi et te poser DEUX questions. (je n’ai trouvé aucun témoignage à ce sujet, alors hop on en parle, voilà, c’est moi qui décide, c’est mon blog)
C’est quoi l’effet de la parentalité sur ta sexualité ?
Moi je suis maman. Deux fois. Avec en bonus un joli trauma gagné au deuxième accouchement.
Si je réfléchis 2 minutes à ma sexualité depuis que je suis mère, je t’avouerais que je me suis souvent laissée aspirer par la fatigue et la facilité. On a aussi souvent ramené nos tracas dans le lit : et ouais, le seul moment où on est tranquilles pour discuter c’est dans notre lit après 22h… Et puis j’ai aussi la sensation qu’être devenue mère m’a bridée, inhibée dans mon intimité. Comme si mon inconscient avait décidé qu’ayant maintenant deux morveux accrochés à mes jupes, je pouvais pas cumuler les jobs : pas le droit d’être une maman sexy ni une amante épanouie, parce que cocotte t’as un statut à respecter. Une mère de famille ça reste sage. Je sais pas pourquoi mon cerveau a fait ce raccourci… mais il l’a fait !
C’est quoi l’effet de ta contraception sur ta sexualité (et sur ta vie) ?
Il y a autre chose qui me chagrine depuis 2 ans : ma pilule. Interdite de stérilet because les dégâts du ballonnet, je la prends depuis la naissance de ma deuxième. Son avantage c’était d’être une version sur 28 jours donc adieu les règles. Mais devoir penser à prendre un cachet tous les jours me contrarie un peu. Et l’idée d’ingérer des hormones pendant encore au moins 15 ans jusqu’à ma ménopause alors que j’ai psychologiquement fermé la machine à bébé… Non, pas envie. Et en plus de tout ça, je sais pas pour toi mais j’ai vraiment la sensation que ma contraception hormonale a contribué à amoindrir ma libido (les deux fois où j’ai vécu sans contraception, j’étais vachement plus « youhou » !). Je n’ai pas de preuve, aucune certitude, mais j’ai vraiment l’impression que ça a joué un rôle là-dedans.
Alors quoi ?
Alors, aujourd’hui c’est un tout… c’est faire le point, c’est constater, c’est m’être enfermée dans un truc qui ne me convient pas forcément, vouloir retrouver confiance en moi, renouer avec mon corps, avec ma sensualité aussi. On en parle jamais de ça sur les comptes Instagram harmonieux des mamans qui gèrent de ouf…
Je t’en ai déjà parlé, après mon projet de ligature, mon homme a décidé de faire une vasectomie pour que je n’ai plus à prendre de contraception. En gros, il estime que j’ai fait ma part pendant assez d’années entre la contraception, les grossesses et les accouchements compliqués et qu’il est temps désormais qu’il prenne le relai pour me libérer de mes contraintes et des hormones. Son intervention est prévue pour février prochain. Je lui suis plus que reconnaissante, sache-le bien. Pour moi c’est l’un de ses plus beaux gestes d’amour depuis 10 ans, c’est au delà de tout.
Mais encore ? Vas-y fais-nous rêver.
Et justement… en parlant d’amour : après 10 ans, je crois que j’ai vraiment envie de me redonner un souffle. Alors action-réaction : j’ai lancé ya quelques semaines un Grenelle de MON environnement avec mon mec et mes copines d’amour (mais pas en même temps, hein). Et voilà un état des lieux du bordel :
- en deux séances de psy j’ai réussi à éliminer mon trauma d’accouchement, youpi !
- on a pas mal étudié cette histoire de cerveau en mode « mère de famille bien sage » pour trouver comment me libérer… Rien qu’en discuter avec l’homme et mes copines m’a fait déjà beaucoup de bien, je suis pas seule à ressentir ça d’ailleurs, c’est rassurant, et puis on a trouvé des pistes avec mes cop’s (elles sont pleines de ressources), je me suis même acheté un petit body noir à tomber qui a eu un effet boeuf sur ma confiance en moi et sur mon mec, qui ne s’en est toujours pas remis 🤣 (39,90 € le prix de la révélation, ça va !)
- on a aussi beaucoup parlé de nos contraceptions hormonales que l’on ressent comme très possiblement inhibitrices : tu vois c’est marrant parce que, chacune dans nos parcours de vie, on ressent les unes après les autres le besoin de s’en séparer, au profit d’un stérilet cuivre, de la ligature, de la vasectomie ou simplement d’un retour au préservatif (et ouais)
Tu vas peut-être trouver ça dingue mais je suis hyper motivée par ce nouveau challenge perso… je vais essayer de me libérer. Du poids de mon statut de mère, de la pilule, de mes complexes, de mes blocages. Et me retrouver, tranquillement. Je vais peut-être changer d’avis en cours de route, bifurquer, me tromper, revenir en mode hivernage… mais je m’en fous, j’ai jamais eu aussi envie de me libérer les gars !
Alors VOILÀ, il y a 15 jours on a décidé d’arrêter la pilule.
Version honnête : j’ai hésité pendant des jours sans sauter le pas et un soir venu l’homme a jeté lui-même ma plaquette à la poubelle et en me disant « félicitations tu viens d’arrêter la pilule ! ». Non, on attend pas la vasectomie, on y va au talent jusqu’en février : on va innover, contourner, préservativer… J’ai 35 ans, deux enfants, je suis amoureuse et je veux me libérer. Des hormones. De tout influence. Je veux me connaître, être moi-même. Sans tricher.
Je te raconterai la suite. Ce qui change, comment je me sens. Je ne suis plus entravée, je ne prends rien, je retrouve mon corps, il se remet en marche. J’ai le contrôle. Et ça me donne un sentiment de liberté que je n’avais pas ressenti depuis des années… c’est rien et tout à la fois. C’est fou.
Voilà… j’avais envie de te partager ça, même si ça touche à l’intime. Parce que ça compte. Parce que j’aurais aimé lire des témoignages là-dessus ces derniers mois. Parce que j’ai cheminé toute seule pour sortir de mon petit labyrinthe personnel et que si je peux t’aider dans le tien… j’ai tout gagné, encore une fois.
Et si tu connais ou as connu le même cheminement, vraiment n’hésite pas à m’en faire part : j’ai sincèrement envie de connaître ton ressenti, sans fard et sans chichi.
Je te bise.
#laféelibéréedélivrée