Des semaines que je voulais revenir ici… Mon blog, mon endroit, mon cocon. Quand je rouvre ses portes j’ai l’impression de m’installer tout contre toi et de t’ouvrir mon coeur et le reste.
Des semaines que je ressens le besoin de revenir ici et d’y dérouler ce qui tournoie dans ma tête en ce moment. Et puis ce week-end (de merde) ! Rien de tel qu’un bon week-end raté dans ma famille après 4 mois sans se voir pour redonner matière et motivation… j’aurais dû y penser.
Pour rappel, ce sont mes grands-parents qui m’ont élevée. Mes parents étaient un peu en dilletante. Ma mère, que je vois régulièrement reste à 59 ans une femme un peu fantasque et autocentrée et mon père… je l’ai vu deux fois ces dix dernières années. Et autour de ça il y a les oncles, les tantes, les cousins…
Moi qui, enfant, regardait avec envie et fascination les films avec des familles géniales aussi unies que parfaites, je repars aujourd’hui de la ville de mon enfance avec plusieurs certitudes :
- le soutien logistique que nous avions de mes grands-parents jusqu’à présent quelques jours par-ci par là durant les vacances arrive à sa fin : ils vieillissent, ma grand-mère fatigue, s’agace, entend moins bien, n’a plus la patience ni la vitalité nécessaire… je fais donc le deuil aujourd’hui des derniers soutiens possibles autour de nous pour nous aider avec nos enfants, après cet été il faudra gérer seuls, par nous-mêmes, et oublier sûrement la moindre idée d’un week-end en amoureux durant quelques années
- la famille peut être subtilement nocive : les petites petites remarques essemées au fil de la journée sur ta façon de gérer tes enfants / ta vie / ton mec / ton boulot sont autant de petites couleuvres acidulées à déguster frappées qui ne me manquaient pas
- la famille peut te construire autant que te brûler vive : lors d’un épisode de 15 minutes sur un sujet brûlant avec ma grand-mère, j’ai pris dans la tête une séries d’invectives, mélange de vérités tabous et de choses sûrement pensées qu’à moitié mais assenées violemment pour déverser rancoeur et colère. Je conduisais, répondant sans me démonter malgré les enfants derrière et mon fils démuni et en colère qui nous demandait d’arrêter, pendant qu’à l’intérieur mon coeur se distendait sous une presse invisible et que ma tête me hurlait de me protéger, de ne pas insister, que de toute façon tout ça je le savais, que c’était pas ma vie, ni ma faute, ni mes choix, que c’était leurs problèmes, que ça ne devait pas me submerger. Comme une psy de secours que tu décroches en cas d’urgence après avoir brisé la vitre.
- je ne suis pas responsable de leurs histoires, ou peut-être que si sans le savoir, mais je dois me préserver, alors même si l’enfant que je suis encore un peu aimerait tout arranger d’un coup de baguette magique, je dois leur laisser leurs drames, leurs secrets, leur histoire
- je ne veux pas devenir une grand-mère remplie de frustration, de rancoeur, d’aigreur et de douleurs… je ne veux pas lui ressembler, je ne veux pas mourir les bras chargés de colère et de regrets. Je ne sais pas comment faire encore, mais quand je vieillirai je crois que, marquée au fer blanc, je serai obsédée par ça : ne pas m’aigrir en vieillissant, rester ouverte, curieuse et bienveillante envers les autres. Même à 82 balais putain.
- je ne suis pas une mauvaise mère : je trime, je me rate, je crie, je fais de mon mieux avec mon passif, mais j’ai 35 ans désormais et je ne me laisse plus destabiliser sur ce sujet, je déborde d’amour pour mes enfants, mon foyer est solide, mon couple aussi, malgré les épreuves, et je préfère aujourd’hui maintenir une certaine distance salvatrice avec ceux qui voudraient instaurer le doute.
- mais il faudra peut-être que j’évacue tout ce passif avec un psy un jour, non tu crois pas ?
Drôle de sentiment ce soir, après 3 mois d’une vie hors du commun, après un confinement aussi épuisant d’enrichissant, après des semaines à 4 loin de nos proches où les cartes de la vie ont été pas mal redistribuées. Et après ce week-end de retrouvailles sans saveurs. Décidément les racines n’apportent pas forcément du bon… Et puis deux interrogations ne trouvent toujours pas de réponses : comment peut-on aimer fort ses proches et leur faire du mal malgré tout ? Et quel équilibre trouver entre être là pour les siens et se protéger d’eux ?
Et puis merde, si je sortais de cet état de « gueule de bois » familiale pour tirer de tout ça des choses positives, du moins constructives, et me tourner vers la suite, le reste, le positif ?
Parce que je réalise à l’instant que nous sommes tout pile à la moitié de l’année… (tu vois à quel point mes articles sont spontanés hein !) 2020, l’année de tous les possibles qu’ils disaient, ahaha ! Alors tiens, j’en profite, voilà ce que je veux pour ma deuxième moitié d’année :
- je veux continuer à préserver mon foyer, même si je sais que dans les prochains mois ils nous faudra réellement ne compter que sur nous-mêmes, je me dis qu’on va y arriver et qu’il nous reset toujours la possibilité de poser des journées par-ci par-là en amoureux 🙂
- je veux aussi m’améliorer parce que je peux te dire que le confinement a fait fondre ce qui me restait de patience comme neige au soleil et ça va pas du tout, mais alors pas du tout cette affaire… donc voilà mon objectif numéro un, malgré la fatigue, malgré la gestion à flux tendus : redevenir une maman plus sereine et plus patiente
- je veux encore des tatouages, oui madame, un cinquième et un sixième pour être précise, ils sont choisis, rendez-vous est pris en septembre, et tu sais quoi il me tarde vraiment… un jour je te parlerai peut-être de ce sujet, je sais pas si ça t’intéresse.
- j’aime encore plus mes amies, et mes amis, les vrais, les proches qui me connaissent par coeur et savent la personne que je suis réellement, avec eux je peux être moi-même, c’est si bon… je vais continuer de prendre soin d’eux
- je veux continuer à prendre soin de moi de temps en temps, parce qu’au fond je sais que je donne beaucoup, et si je veux rester sereine il faut que je m’accorde des breaks de temps en temps : un massage, un we entre copines, une journée en amoureux… d’ici la fin de l’année je veux les trois !
- je crois que je vais aussi augmenter mon temps de télétravail… jusqu’à présent je ne faisais que le mercredi matin mais je crois que je vais y ajouter le vendredi aussi
- et je vais demander une augmentation à mon boss, parce que je le mérite et parce que ça fait des mois que je donne énormément et que grâce à moi il y a eu des beaux succès
- je vais aussi apprendre à ne pas tout porter, tout régenter, tout gérer… à commencer par la contraception : mon homme a rendez-vous en octobre pour l’entretien préalable à la vasectomie et après toutes les émotions que cela a généré aujourd’hui je suis heureuse, impatiente et soulagée de savoir qu’en 2021 je n’aurai plus besoin de prendre la pilule chaque soir et je vais laisser mon corps en paix
- et enfin… je vais poursuivre cette incroyable aventure et cette relation dingue que j’ai avec vous et qui me fait un bien fou. Vous êtes aujourd’hui une famille de coeur 2.0 aussi originale que merveilleuse. Vous faites partie de moi, de mon quotidien, de ma vie.
Et toi, COMMENT TU VAS ? C’est une vraie question, sincère. C’est quoi ton bilan de ces 6 premiers mois ? Et surtout… qu’est-ce que tu veux vraiment pour la suite de l’année ?
PS : pour la photo de l’article, sache bien que ce n’est pas chez moi, mais c’est exactement ce dont j’ai envie là tout de suite… 🙂
#laféetembrassefort